a-lombre-de-vos-sourires

Moi. Ma vie.Ou pas. Entre fiction et réalité,vous êtes ici chez moi.Photos et textes sont miens. Sinon, c'est précisé ;) Bienvenue et bonne visite. Bisous à tous.

Samedi 4 avril 2009 à 16:33


Il est rentré un peu tard ce soir. Il l'a trouvé là. Devant sa porte. Recroquevillée sur elle-même. L'ipod enfoncé sur les oreilles. Et sa tête des mauvais jours. Mais quand elle l'a entendu arrivé. Elle a relevé la tête. Et a souris. Ils n'ont pas échangé un mot. Rien. Pas besoin. Il a ouvert. Elle est entré. Ils se sont regardé. Se sont souris. Encore. Elle s'est approché. L'a plaqué contre le mur. Puis embrassé. Un peu déconcerté, il lui a rendu son baiser. Elle a mis sa main sur sa bouche. Elle ne voulait rien entendre. Elle lui a seulement chuchoter ces mots à l'oreille : S'il te plaît ne dis rien, ne pose pas de question. Juste aime moi. Comme si c'était la première fois. Laisse moi revivre sous tes doigts. Laisse moi reprendre mon souffle dans chacun de tes soupirs. Rallumes une à une les étoiles de mes yeux, à grands coups de tes sourires. Fais moi exister pour toi. Juste ces quelques heures. Faisons comme s'il n'y avait que toi et moi. Que nous. Et les autres. Et le monde. Oublies les peurs. Les barrières du réel. Fais nous exister cette nuit. Vivons l'instant. Pour ce qu'il est. Pour nous. Rien que nous. Sois toi, juste une fois. Juste aime moi. Comme si c'était la dernière fois.

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Samedi 4 avril 2009 à 16:30

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Elle l'attendait là. Au café « le 7ème art ». Un monument à leur idylle à lui tout seul. Ils s'étaient embrassés tant de fois ici même, sur ces banquettes parme. Les lèvres constellées de la crème de leurs cappucinos. Des mots d'amour dit avec les yeux. Hurlés du bout du coeur.
C'était elle qui avait choisi le lieu du rendez-vous. Le plaisir de se faire mal ? Non, juste la nostalgie du bon vieux temps. Un besoin de faire les choses bien. Parvenir à offrir,enfin,une véritable fin à leur histoire. Une fin digne d'eux. Il est important de savoir se quitter. Se quitter à l'image de ce qu'on a été. Sans rien casser. Sans se croire obligé de tout bousiller. Juste accepter de mettre un point final. De tourner une page. Ne pas se haïr. Ne pas se mentir. C'est trop facile la haine après l'amour. Trop facile de nier tout ce qui a existé. Elle voulait leur offrir une belle fin. Une vraie fin Une fin tout court pour tout vous dire. Parce qu'il n'y en avait en réalité, jamais eu. Il était partit sans mot dire. Avec son coeur en otage. Partit. A l'autre bout de la terre. Et puis rien. Et puis le vide. L'incompréhension. Le manque.
Deux ans plus tard, le hasard lui apprend qu'il est de retour dans la ville de leur idylle. Un vent de panique l'a d'abord terrassée. Elle avait mis tant de temps à l'effacer. Souvenir par souvenir. Tant de larmes, tant de cris. Il n'avait pas le droit. Pas le droit de revenir comme ça. Et puis, une fois le choc passé, elle avait fait la seule chose à faire. La seule chose qui lui permettrait enfin d'aller de l'avant. Elle lui avait envoyé un mail. Sans fioritures. Sans amour. Sans rancoeur. Simple et bref.

« Rendez-vous demain, 17 heures, chez nous. »

Malgré les deux années de silence, d'absence, elle savait qu'il viendrait. Il ne les avait pas oublié. Elle le savait. Il avait fuit, incapable d'assumer. Les hommes sont lâches. C'est bien connu. Et indéniable. On ne les changera pas.

Et voilà, elle y était, mercredi 23 mars, 17 heures, café du 7ème art. Elle y était et elle l'attendait. La peur au ventre. Le coeur débordant de la danse endiablé des souvenirs qu'elle avait si souvent refoulés, pour éviter de pleurer. Pour éviter de sombrer à nouveau. Pour tuer l'espoir. Vaincre le noir.
17H06. Il était en retard. La peur qu'il ne viennent pas ne la quittais pas et cependant, ce retard ne l'étonnait pas plus que ça. La ponctualité n'avait jamais été sa spécialité. Elle le connaissait par coeur. Elle le connaissait comme si elle l'avait aimé.
17H15. Il pousse la porte du café. Son coeur se fige. Tout en elle s'arrête. L'espace d'un instant. Le temps de reprendre son souffle. De reprendre pied. Elle esquisse un sourire. Tout son être ploie sous le poids des souvenirs. Elle plonge ses yeux au bord de la noyade dans les siens. Espérant y retrouver un peu d'autrefois. Et puis, regardant ses pieds, elle bredouille un stupide « Salut, ça va ? ». Alors qu'elle meurt d'envie de déposer à ses pieds une kyrielle d'interrogations, son amour bafoué, ses rancoeurs si longuement ressassées, ses rêves avortés. Elle attend. Elle n'ose bouger. Parler. Il s'assoit. Peu à peu les langues se délient. Ils parlent enfin. De tout et de rien. Et petit à petit, elle se sent mieux.

Elle sait. Elle sait qu'elle est guérit.
Elle a eu tellement peur qu'un seul de ses regard réveille la troupe de papillons aux aguets dans son ventre. Elle a eu tellement peur de ne vouloir à nouveau que sa bouche, que ses bras. Tellement peur, d'une nouvelle fois, ne se résumer qu'à lui.
Elle le voit d'un oeil nouveau. Plus neutre. Plus juste. Moins idéaliste en tout cas.
Oh bien sûr, elle ne le trouve pas pour autant fade, sans intérêt. Elle est bien loin de se demander ce qui chez lui a pu la charmer. La rendre folle. Il lui suffit de lever la tête et se laisser happer par son sourire pour se souvenir.
Mais il n'est plus ce super héros, capable de la sauver de tout. De lui redonner goût à tout. Ce n'est plus ce demi-Dieu à côté duquel elle se trouvait si insipide, si insignifiante. Il n'est plus celui à qui elle aurait donné la lune pour un seul de ses regards, pour une minute de plus entre ses bras. Entre ses draps.
Ce n'est plus que lui. Jonathan. Plus qu'un homme. Un homme unique, qu'elle a aimé plus que de raison. Aimé à s'en exploser le coeur. L'homme avec qui elle avait vécu la passion dévorante. L'homme avec qui elle a vécu une histoire qu'elle n'oubliera jamais. L'homme qui l'avait fait revivre, à grand coup de sourires et de mots doux ... puis mourir, en partant.
Mais aujourd'hui, elle sait. Elle sait qu'elle était guérie.

Elle sait qu'elle cessera à jamais de le considérer comme une histoire inachevée. Comme l'histoire de sa vie, qu'elle ne s'est pas donné la chance de vivre. Comme la pièce manquante à son bonheur.
Elle est enfin libre. Libéré.
Voilà, c'était fini. Terminé. La vie allait pouvoir recommencer.

Samedi 4 avril 2009 à 16:23

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Il y a un ans, j'ai eu la folie de te confier mon coeur. Enfin ce qu'il en restait. Les miettes. On partageait la même souffrance. Elle* était partit avec un bout de nos coeurs. Saccageant tout sur son passage. Mon coeur a moi portait déjà de surcroît la blessure d'un autre. Un homme. Je ne tenais plus guère debout. Mais je retrouvais ma joie à la lueur de tes sourires. A la chaleur de tes bras. On était tellement amochés. Bancales. Tellement semblable dans notre douleur que j'ai cru qu'on pourrait l'un pour l'autre tenir le rôle d'atelle. De béquilles. Marcher droit. Main dans la main. Je crevais de peur. De douleur. Et toi, tu n'as su que jouer. Que prendre. Sans jamais rendre. Jamais. J'avais juste besoin de quelqu'un qui me regarde. Me protège. Quelqu'un qui veille sur moi et sur mes peurs. Je me suis usée à tenter de t'appartenir. Croyant toujours plus fort que tu allais me revenir. Mais une fois le jour levé, tu prenais la poudre d'escampette. Irrémédiablement. Et moi je chialais comme une conne, seule au bord du trottoir sur lequel tu m'avais laissé, d'avoir voulu y croire encore. Tout ce que tu voulais, c'était un peu de réconfort. Un corps pour réchauffer tes insomnies. Une vie avec laquelle conjuguer la tienne, le temps d'un oubli. Tout ce que tu voulais, c'était ta liberté. Elle l'avait si souvent bafoué, volée. Comme un oiseau dont la cage s'ouvre enfin, tu as préféré voler à tire d'aile, aller explorer le ciel. Comment t'en vouloir? Comment te demander de venir me rejoindre dans ma propre cage...? Mais toujours ce jeu. Épuisant. Usant. Dévastateur.

Tellement qu'à un moment j'ai du arrêter la musique. J'ai dit Stop.

*

"Mon Dieu c'est fou c'que j'peux l'aimer
Et après tout, qu'est-ce que j'en sais ?
Je vis très bien sa solitude
Mais quand il vient
Je me dénude !
Mais c'est pareil, toujours pareil
On s'promet pas monts et merveilles
C'est mieux que rien, c'est pire que tout
Mais au matin y a plus de nous
Plus de nous
Plus de nous
Plus de nous
Plus de nous "
[Rose]

*

Et puis voilà, que depuis quelques semaines, tu fais des apparitions furtives -mais remarquées dans ma vie. Et voilà que de nouveau je perd un peu pied. Je ne sais plus bien de quoi nous qualifier. Quoiqu'on en dise, quoi qu'on fasse, on n'en arrive toujours au même résultat. Toi et moi. On a guérit. Chacun de notre côté. Chacun à notre façon. On a changés,grandit...mais l'issue de nos rendez vous restent identiques. En tout point. Même la fin. Même l'indifférence au matin. Tout. Cette fois, la cause en est ton futur départ. Carcassonne. 500 km. Et ta peur de tomber amoureux. Parce que tu sais qu'avec moi, ça pourrait être sérieux. Mais tenir la distance, tu as déjà donné. Trop même. J'ai connu aussi. Et j'avoue que ça ne me tente que très peu. Mais est-il nécessaire, utile, préférable, de couper une histoire à sa racine pour éviter la souffrance ensuite ? Ne pas aimer pour ne pas souffrir. Mais finalement tout le monde souffre quand même. Alors autant que ce soit pour quelque chose non ?

*

Et puis il y a moi. Moi qui m'interroge. Mon coeur déborde. Les sentiments tambourinent à la porte. Je sais que dès que je baisserai ma garde, ils surgiront. Et prendront possession de celui qui sera devant eux. Et tout s'enflammera. Un peu trop fort. Un peu trop vite. Ça bouillonne tellement en moi que je ne sais plus dire si c'est de l'envie ou du besoin. Si avec quelqu'un d'autre se serait différent. Mieux. Je bloque tout. Me laisser le droit de faillir sous le poids d'un sourire. Pourquoi pas ? Mais j'ai peur de tomber sous le charme du premier qui passe, parce que mon coeur à soif. Et si ce n'était pas lui ? Et si c'était juste le besoin de se sentir exister à nouveau dans un regard masculin qui me faisait de nouveau tomber dans ses bras ? Et si je ne faisais que gâcher ma richesse, que m'exploser le coeur une fois encore ? Une fois de plus.

Samedi 4 avril 2009 à 16:18



[...]

Et l'envie monte encore et encore. Sentiment étrange que l'envie. Besoin d'assouvissement immédiat. Et ça tord le ventre car ce soir, je n'ai que mes doigts. Pas d'hommes pour faire vivre et mourir le désir. J'imagine. J'implore. Des visages défilent. Je ne saurais même plus leur donner une identité. L'envie monte encore et encore. Toujours plus forte.

[...]

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Samedi 4 avril 2009 à 16:04

Depuis quelques mois, le verdict est tombé. Sans appel. Cancer. Depuis quelques mois, je vis en attendant la mort. On oublie trop souvent que ni nous, ni la vie ne somme éternels. Les secondes défilent et nous ne les saisissons pas. Parce qu'ils y en aura tellement d'autre. Pense-t-on. Pendant longtemps les médecins m'ont fait miroiter l'espoir. M'ont dit que la chimiothérapie, faisait des miracles...parfois. Mais moi, j'ai toujours su que mes jours étaient comptés. Aujourd'hui plus que jamais. Les jours sont devenus des heures. Ma femme et ma fille sont là. J'aurais tellement préféré qu'elles n'assistent pas à ça. Et pourtant, les savoir tout près en cet instant, me réchauffe le coeur.

Texte jamais fini ...

... Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ...


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