Je crois que j'ai compris le pourquoi du comment. Mis le doigt où tout déraille. Où ça fait mal. Où ça picote. Où ça débloque. Cette impression chronique d'étouffer. Manquer d'imploser à tous moments. Être obligé d'aller piocher les sourires au fin fond d'on ne sait où. S'oublier. Oublier de vivre. Je suis dans un entre-deux. Bloqué dans un espace-temps incertain, inconnu. Un de ceux que je déteste. Un de ceux où le passé fond sous mes yeux. S'émiette. Se désagrège. Prend l'eau. S'étiole. Et j'en passe. Un moment où tout ce qu'on avait bâti avec ardeur jusqu'ici prend fin. Mais j'ai la fâcheuse habitude de mettre fin à tout. A tout en même temps. Absolument tout. Ça faisait huit mois que ma vie marchait droit. Ou presque. Il ne faut pas trop en demander non plus. Et hop, je fous un grand coup de pied dans la fourmilière. Ça s'approche du besoin vitale chez moi. Chroniquement ça me prend. Ça me démange. Je me lasse tellement vite de tout. « Mais qu'est-ce que j'attends de moi ? Tout ce rien au bout de mes doigts. »Le passé se fait la malle et le futur est aux abonnés absents. Tout reste à inventer. A ré-écrire. Encore. Toujours. Je vis dans un espace-temps sans nom dans lequel je vois le passé disparaître sous mes pas. Me filer entre les doigts. Et ça fait tellement mal que n'arrive pas à vivre ces adieux au présent. Le futur est un temps que je n'ai jamais su conjuguer. Tout ce vide à remplir, tout ce rien qui me tend si grand les bras m'a toujours terrifié. Quand je prend le large, c'est sans bagages. Plus de boulot, plus d'amoureux, plus rien. Juste ma peur et mes doutes - Ceux-là qui s'invitent bien malgré moi à la fête. Je me sens tellement vulnérable dans ces moments-là. Tellement fragile. Instable. En demande de je ne sais quoi. En recherche permanente de qui je suis.
Je file découvrir ton univers.. A très vite :)